Après les révélations posthumes de Pierre Bourdieu, sorties des sombres étagères poussiéreuses du staliniste Pierre Carles, une petite mise au point s'impose.
Non, Ségolène Royal n'est pas de droite, et nous en avons la preuve. Née, il est vrai, dans une famille de militaires droitiers, au temps du glorieux empire colonial français, Mlle Royal se sent très vite concernée par la pauvreté dans le monde et le sort déastreux de la classe ouvrière. Elle délaisse peu à peu ses origines et se tourne vers les idéologies les plus radicales. Comme Lionel Jospin, elle a connu une période trotskiste, durant laquelle elle arpentait le pavé parisien, dans le dénuement le plus total, criant sa haine de la grande bourgeoisie. C'était l'époque où elle chantait l'Internationale à tue-tête, après, il est vrai, avoir bu son litron de rouge. Mais ce n'était que pour vaincre sa timidité naturelle, qui la pousse, aujourd'hui encore, à cacher ses convictions intimes. "Elle piccolait sévère", nous rapporte Dédé, un témoin de sa période rouge. Selon ce dernier, elle se transfigurait pour chaque meeting. Montant sur l'estrade, elle levait alors le poing bien haut, criant " merde aux bourgeois et aux Marie-Chantal !! " . Notre recherche de la vérité historique nous a d'ailleurs permis de retrouver une photo de Ségolène Royal lors d'un de ses meetings trotskistes :
Vous remarquerez aisément le " chan " de " Marie-Chantal "...
Mais le temps passant, Ségolène comprend que pour renverser les structures inégalitaires de la société, il faut infiltrer un parti petit-bourgeois. Elle décide donc d'entrer au PS. Sur la photo de sa carte d'adhérente (ci-dessous), on sent bien la haine refoulée qu'elle entretient pour ses compagnons socialistes. Elle méprise leur social-démocratie " à la con " (selon ces propres termes), leur réformisme " à deux balles " (idem) et leur vélléité d'interventionnisme étatique " de mes deux " (re-idem). Il est vrai qu'en privé, Ségolène a un langage peu distingué, mais que voulez-vous, quand on a vécu quotidiennement et pendant des années avec la classe ouvrière... La seule chose en laquelle Ségolène croit vraiment, c'est la dictature du prolétariat. On m'a dit que sur cette photo, malgré sa volonté de faire bonne figure, elle n'a pu s'empêcher de murmurer, tout en serrant les dents, " tout le pouvoir aux soviets ! " .
Sa haine du socialisme parlementaire ne l'aveugle pas au point d'ignorer son objectif principal, la victoire de la classe ouvrière et le renversement de la bourgeoisie. Constatant la dérive " caviar " de la gauche (terme officiel), ou dérive des " éléphants aux couilles molles mais partouzeurs de gauche " (terme royalien), Ségolène décide en 2004 de renverser le paradigme socialiste et de tirer définitivement un trait sur l'idéologie social-démocrate, afin d'assurer dans un avenir prochain le victoire du marxisme-léninisme. Sa stratégie est simple. Elle va faire semblant d'être une candidate de droite faussement de gauche afin d'accéder à la tête de l'Etat bourgeois, qu'elle détruira ensuite. Il faut avouer que si c'est évident, ça n'en est pas moins brillant. Mais elle comme ça Ségolène...
Sa métamorphose en femme de droite lui coûte énormément. Il est certain qu'elle n'avait pas l'habitude, ni des jupes tailleurs, ni des serre-têtes, ni des chemisiers blancs... Elle décide donc de prendre modèle sur celle qu'elle exècre le plus au monde après Sarkozy et les socialistes petits-bourgeois : Michelle Alliot-Marie. Elle lui renvoie en permanence l'image paternelle qu'elle n'a de cesse de chasser depuis sa conversion au trotskisme. Mais l'avènement du Grand Soir passe par là, Ségolène le sait. Elle se sacrifie pour la cause. Elle comme ça Ségolène vous dis-je... Et d'ailleurs, sa transformation a en tout point réussi. Observer donc Ségolène à côté de l'infâme MAM, on croirait deux soeurs fouettardes...
Ségolène ne renonce à rien quand il s'agit de faire triompher son idéal, et ses dons de mimétisme la livre en proie aux critiques des bien-pensants. Mais un jour prochain, il se pourrait que tous les bobos ne regrettent d'avoir vu en elle l'hydre de la droite, car elle leur offrira un aller simple pour le goulag, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils se mordront les doigts d'avoir cru qu'elle était bourgeoise !!!